Les modes passent et la nouveauté d’hier constitue la banalité de demain. Entre les deux : le scandale. C’est d’abord le « trop » qui porte en lui l’essence du péché. Nous pensons évidemment à la minijupe – trop courte –, aux pantalons taille basse laissant le caleçon émerger – trop bas –, à la cagoule – trop couvrante –. Mais le tabou suprême revient haut la main au travestissement. Qu’une femme s’habille en homme ou qu’un homme s’habille en femme et le crime n’est jamais loin. C’est pourquoi sans doute le pantalon demeure la tenue la plus subversive. Des amazones du XVIIe siècle, en passant par les suffragettes londoniennes ou aux garçonnes de l’entre-deux-guerres, la femme portant culotte a toujours provoqué du tapage.
A travers le temps, le subversif a su se vêtir de nombreuses étoffes. D’une époque à l’autre, il est étonnant de constater que certains gardent un parfum de stupre, quand d’autres au contraire se sont débarrassés de toutes effluves séditieuses. Si les vêtements transparents ou décolletés gardent chevillés aux fils une audace provocante, qui se souvient que la chemise, aujourd’hui pièce « noble » de notre penderie, fut il y a trois siècles de cela le vêtement de l’intime, du dessous, et qu’il n’était donc pas politiquement correct de sortir en chemise dans la rue. Une tenue correcte a toujours été exigée, gare à ceux qui sortent du rang !
Réalisatrice : Julia Bracher
Format : 1 x 52′
Année : 2017
Diffuseur : Toute l'Histoire